En savoir un peu plus sur le CECRL
Le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues est le fruit de plusieurs années de recherche linguistique menée par des experts des Etats membres du conseil de l’Europe. Publié en 2001, il s’agit d’une approche qui a pour but de repenser les objectifs et les méthodes d'enseignement des langues et, surtout, il fournit une base commune pour la conception de programmes, de diplômes et de certificats.
Ce n'est ni un manuel ni un référentiel de langues, comme le mentionne M. JP Beacco, lors des échanges au forum des Centres de FLE à Vichy : « Un référentiel ne peut pas régler tout le réel. Le cadre est inadapté partout ». Autrement, n’attendons pas de miracle, mais des pistes. Il introduit des nouveautés, qui nous obligent donc à repenser nos cours :
L'échelle de compétence langagière globale fait apparaître trois niveaux généraux subdivisés en six niveaux communs : -
- Niveau A : utilisateur élémentaire, lui-même subdivisé en niveau introductif ou de découverte (A1) et intermédiaire ou usuel (A2)-
- Niveau B : utilisateur indépendant, subdivisé en niveau seuil (B1) et avancé ou indépendant (B2). Il correspond à une " compétence opérationnelle limitée "
- Niveau C : utilisateur expérimenté, subdivisé en C1 (autonome) et C2 (maîtrise)
Le niveau C2 ne doit pas être confondu avec la compétence langagière du locuteur natif. Celle-ci se situe au-delà et ne peut donc plus constituer le modèle idéal à partir duquel est évaluée la compétence en langue des élèves
Un découpage de la compétence communicative en activités de communication langagière
Ces activités de communication langagière peuvent relever de :
- la réception : écouter, lire
- la production : s'exprimer oralement en continu, écrire
- l'interaction : prendre part à une conversation
- la médiation : (notamment activités de traduction et d'interprétation)
La notion de " tâche "
La tâche est à relier à la théorie de l'approche actionnelle du cadre au sens de réalisation de quelque chose, d'accomplissement en termes d'actions. Autrement dit, l'usage de la langue n'est pas dissocié des actions accomplies par celui qui est à la fois locuteur et acteur social. Ceci peut aller du plus pragmatique (monter un meuble en suivant une notice) au plus conceptuel (écrire un livre, un argumentaire…).
Une redéfinition de la compétence de communication qui prend en compte plusieurs composantes hiérarchisées de A1 à C2 :
- La composante linguistique (Elle a trait aux savoirs et savoir-faire relatifs au lexique, à la syntaxe et à la phonologie).-
- La composante sociolinguistique (très proche de la compétence socioculturelle) est à prendre en compte car la langue est un phénomène social. Parler n'est pas uniquement faire des phrases. Entrent en jeu, ici, des traits relatifs à l'usage de la langue : marqueurs de relations sociales, règles de politesse, expressions de la sagesse populaire, dialectes et accents.
- La composante pragmatique renvoie à l'approche actionnelle et au choix de stratégies discursives pour atteindre un but précis (organiser, adapter, structurer le discours). Elle fait le lien entre le locuteur et la situation.
Les composantes sociolinguistique et pragmatique font rarement partie des apprentissages dans les centres d’apprentissage de langues. On fait comme si elles préexistaient de façon innée mais sont par contre évaluées, donc sans véritable entraînement, lors d'entretiens ou de passation d'épreuves d'examen du DELF, DALF (la composante pragmatique notamment).
Je vous propose un powerpoint en pdf résumant ce qu'est le CECRL, tout en faisant un point sur chacune des spécificités des niveaux.